Les étudiants de la RD Congo maintiennent la pression sur le gouvernement et la MONUSCO pour mettre fin à l’avancée du M23

Article : Les étudiants de la RD Congo maintiennent la pression sur le gouvernement et la MONUSCO pour mettre fin à l’avancée du M23
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24 novembre 2012

Les étudiants de la RD Congo maintiennent la pression sur le gouvernement et la MONUSCO pour mettre fin à l’avancée du M23

Le campus de l’UCBC sans étudiants

La ville de Beni, actuelle capitale de la province du Nord – Kivu vit dans la peur depuis le matin de ce 23 Novembre 2012. A la base, les medias viennent de diffuser un communiqué du collège des représentants des étudiants des toutes les universités et instituts supérieurs de la ville et du territoire de Beni  décrétant 48 heures sans université  en vue de manifester leur solidarité avec la population de Goma sous occupation de la rébellion et ainsi faire pression au gouvernement de la république pour qu’il mette les forces armées dans les meilleurs conditions qui leurs permettront de reprendre le contrôle des villes et localités abandonnées entre les mains des M23.

Toutes les portes fermees
Les portes des locaux servant des auditoires sont scellées

Pour les étudiants et une grande majorité de la population congolaise, les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ne sont pas incapables d’arrêter et de repousser les M23 en dehors du territoire national. Le problème se situe au niveau le plus élevé de l’Etat où il y a une certaine complicité étant donné que le M23 est une émanation du Congres national pour défense du peuple (CNDP), mouvement rebelle créé et dirigé par le général Laurent Nkundabatware ensuite Bosco Ntanganda avant de se muer en parti politique membre de la Majorité présidentielle, la plateforme qui a soutenu Joseph Kabila aux élections de novembre 2011.

La population refuse la guerre et demande la cessation de l'occupattion a l'est
la marche de la population féminine de Kinshasa contre l’occupation de Goma par le M23

Depuis les accords du 23 Mars 2009 signés entre le président Kabila et le général Bosco Ntanganda, chef de la branche armée du CNDP (aujourd’hui M23), le gouvernement à travers l’état – major général des FARDC a accordé des grades d’officiers supérieurs, de généraux et même le commandement de tous les régiments créés à l’est du pays aux seuls hommes issus du CNDP. Ce que les différentes structures  et organisations de la société civile ne cessaient de dénoncer comme une disposition qui favorisait la mise en application du projet de balkanisation de cette partie du pays que la population redoute parmi les objectifs principaux objectifs cachés de ce mouvement armé soutenu par le Rwanda et l’Ouganda.

Si l’on observe la facilité avec laquelle le M23 est entrain de conquérir certains espaces dans le Nord – Kivu, on dirait que tout était planifié d’avance par notre propre gouvernement parce que les officiers rebelles étaient déjà nommés commandants de leurs propres hommes dans les régiments placés sur toute la région qu’ils occupent actuellement et d’autres qui constituent leurs prochaines cibles. Un autre fait qui confirmerait ces allégations de la société civile c’est le maintien par le gouvernement des bataillons dirigés et composés d’éléments ex – CNDP sur la ligne de front pour combattre le M23, lui-même composé des éléments ex – CNDP. Penser que les membres d’une même famille, même ethnie, même village, partageant les mêmes objectifs, visant les mêmes intérêts, et ayant tous le même parrain (Rwanda)  puissent s’affrontés pour votre intérêt, national qu’il soit, cela relève de l’utopie.  Soit c’est une façon de se moquer du peuple congolais, soit c’est un manque de stratégie dû à l’absence d’un leadership compètent à la tête du pays. Comme pour renchérir cette tendance pour les autorités politiques et militaires à favoriser l’avancée et l’atteinte des objectifs de la rébellion ainsi que de ses alliés rwandais et ougandais, le magazine « IWUCI » paraissant à Bujumbura (capitale de la république du Burundi) a publié dans son dernier numéro d’octobre – novembre2012, une interview réalisée à Bunagana avec le colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23. Dans cet entretien le colonel Kazarama affirme : « ce qui facilite au M23 de conquérir les territoires sans trop se battre c’est le fait qu’au sein des FARDC nous avons nos frères, nos cousins, nos neveux avec qui nous nous entendons avant de lancer les attaques pour qu’au moment des affrontements, ces derniers abandonnent le combat en laissant derrière eux les armes et munitions ».

La protestation contre l'avancee du M23 et le silence du gouvernement

Ainsi, tout le monde sauf un extraterrestre, peut comprendre pourquoi l’armée nationale congolaise n’arrive à gagner sur terrain ou à garder pendant longtemps les espaces récupérés sous contrôle des rebelles parce que totalement infiltrée du sommet jusqu’au dernier caporal au travers des différentes mises en places effectuées par l’état – major général des forces terrestres dirigées par le général Amisi Kumba dit Tango fort (officier ex –RCD Goma, formé par le Rwanda et promu général major dans le même mouvement avant d’intégrer les FARDC après les accord de Sun city, en Afrique du sud, signés en 2003 entre le gouvernement et les factions rebelles). Tout est vu et connu des autorités. Les organisations de  droit d l’homme, la société civile voire certains membres des services de renseignement de l’armée le signalent dans leurs rapports, paraît-il, sans être entendu. Quelques jours après la prise de Goma par les rebelles, un rapport des experts de l’ONU sur la situation à l’est de la RDC vient d’être publié. Dans ce rapport, les experts révèlent que le général Amisi est impliqué dans la vente des armes aux rebelles du M23. Ce qui a amené le président de la république à le suspendre de ses fonctions de commandant des forces terrestres pour des raisons d’enquête, selon de la radio okapi. Scandale ridicule pour le pouvoir de Kabila qui semble attendre que l’ONU dénonce pour agir alors son propre peuple le dénonçait depuis des années mais il faisait semblant. Au contraire, Tango fort était devenu l’homme de confiance du président malgré les multiples trahisons contre la république depuis la rébellion de Laurent Nkudabatware jusqu’au M23. Peut – être la mission est déjà accompli… qui sait ? Goma est tombé, le M23 en position de force parce équipé en hommes de troupes et en armes lourdes par  l’état – major des forces terrestres pendant que les FARDC sont en débandade, décomposées pour ne plus être capable de quoi que ce soit. N’est – ce pas une stratégie réussie avec succès ! La suspension peut aussi signifier un repos de reconstitution après avoir accompli une si importante mission ! Laurent Nkunda, Bosco Ntangada savourent tranquillement leurs cadeaux  pour les mauvais services rendus à la RDC mais bons pour leur boss. Amisi Tango fort ne doit pas s’inquiéter non plus. Ce n’est qu’un congé.

Tous ces faits soulignés, au vu des exploits réalisés sur le terrain par le M23 en défaveur de forces loyalistes, provoquent la colère des populations de partout dans la république. Les marches de protestation sont organisées presque tous les jours dans toutes les villes par les étudiants pour demander au gouvernement issu de la majorité présidentielle et la MONUSCO  de mettre fin à cette aventure du M23. Malheureusement, ça ne se passe sans dégâts matériels et parfois humains dans certaines villes. A Kisangani, à Bukavu, à Bunia, à Kinshasa, à Butembo comme dans certaines localités, les marches sont accompagnées soit par des casses, soit par des incendies des véhicules et des bureaux du PPRD (Parti du président Joseph Kabila) et de la MP (plateforme qui compose le gouvernement), de certains locaux de la MONUSCO qu’on accuse de laisser la porte ouverte au M23 d’entrer dans la ville de Goma, mais aussi des bâtiments ou temples de l’église jésus – christ le seul sauveur (JSS) du Pasteur Jean – Marie RUNIGA qui est le président du M23.

Les étudiants de la ville de Beni ont préféré décréter « deux journées de campus sans etudiants » pour exprimer leur ralle Bole aux institutions de la république et demander qu’on boute hors du territoire national cette rébellion du M23. Toutes les universités ont répondu positivement et à l’unanimité à cet appel du collège des représentants des étudiants.

Les sites universitaires sont restés vides depuis les premières heures de la journée du 23 novembre 2012. Etudiants comme enseignants ont décidé de fermer les auditoires, les bureaux pour rester chacun a son domicile, observer les deux journées hors des campus. Comme par conscience nationale et esprit patriotique, les boutiques, les magasins et certaines entreprises  ont aussi fermé leurs portes.

C’est tout ce que la population dispose pour le moment comme moyen d’exprimer sa volonté de voir la situation s’améliorer le plus tôt possible. Attendons voir ce que le gouvernement et l’ensemble de la communauté internationale réservent comme réponse à ces messages du peuple souverain comme le dictionnaire de la démocratie le qualifie. Peut –être qu’à ce siècle, en Afrique, le peuple va faire partie des intérêts et priorités des Etats et de la fameuse communauté internationale.

Sinon, il y a risque que les puissants de ce monde qui pensent apporter des solutions à certains problèmes, changent leurs formes plutôt que les résoudre. C’est effectivement le cas actuel de la région des grands lacs où les puissances occidentales avec à la tête la grande Bretagne et les Etats Unis d’Amérique qui veulent pansé les plaies du génocide rwandais contre les tutsi en leurs fournissant des armes lourdes et munitions, de l’argent, de la couverture diplomatique et de renseignement  soit disant pour les protéger entant que minorité en danger alors qu’en réalité  c’est pour permettre aux membres de cette communauté ethnique de se venger  contre les autres ethnies considérées comme rivales ou ennemies en massacrant même les innocents qui ne connaissent rien de tout cela.

Au nom de la protection des minorités, on enregistre depuis 1996 plus de six millions de morts dues à des guerres d’agression soutenues par le Rwanda et l’Ouganda, plus de 8000 femmes et enfants violés et qui doivent demeuré dans cette vie à l’est de la RDC, des villages entiers doivent être incendiés et ses habitants contraints à vivre dans la brousses ou en exile sous les tentes, les leaders des communautés exécutés sommairement, les richesses naturelles pillées, la faune et la flore décimées…

Oh ! Qui viendra au secours de ce peuple ? Un petit geste peut faire grande chose. C’est seulement la volonté qui manque aux hommes pour changer la situation de ceux qui ont besoin de leur petit geste.

Innocent Bora

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Commentaires

Wedding coordinator
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That is exactly how i feel about this.