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Organiser une collation collective des grades académiques pour réduire les dépenses des universités en RDC

Ceremonie de collation de grades académiques en ville de Beni
Lors de la collation de grades académiques pour la promotion 2011-2012/Image I. Bora

Le secteur de l’enseignement supérieur, universitaire et recherche scientifique (ESURS) en République démocratique du Congo a besoin d’être revisité en profondeur pour être compétitif aux niveaux continental et international. Après plusieurs décennies d’abandon, il est temps que l’État y accorde un intérêt soutenu avant que l’université congolaise ne s’écroule complètement. Plusieurs maux rongent l’éducation dans ce grand pays, à tous les niveaux. Malgré les initiatives menées ça et là par certains acteurs étatiques et privés, une implication significative du gouvernement s’avère indispensable pour sauver l’avenir de la jeunesse qui ne sait plus trouver un cadre national qui la prépare à affronter les défis du développement de sa société. Les universités et instituts supérieurs naissent à chaque nouvelle année académique et appellent les jeunes diplômés d’État à s’’enrôler massivement dans les différentes filières qu’elles organisent. La plupart de ces établissements n’ont pas des locaux pour les enseignements, ni de bibliothèque pour la lecture ou des équipements informatiques pour la recherche en ligne, ni de laboratoire pour la pratique, moins encore des enseignants qualifiés dans chaque domaine pour une formation de qualité. Lorsqu’on n’obtient pas ce que l’on veut, on prend ce que l’on a, dit-on. « L’essentiel est de finir ses études et obtenir un diplôme. Le reste s’apprendra dans la vie professionnelle », c’est ce que disent certains étudiants désespérés. Si la responsabilité revient en premier ordre aux politiques qui gèrent le pays, une part énorme revient aux promoteurs des établissements qui mettent en priorité leurs intérêts plutôt que celui de la nation à travers cette jeunesse qui vient solliciter la formation dans leurs structures.

Prononce son discours pendant la ceremonie de collation collectives des grades 2012 - 2013
Le professeur SINDANI KOMANDA, Président de la Conférence de l’ESURS – Beni

Dans ces conditions, il est pratiquement difficile, voire impossible de faire bénéficier les jeunes congolais d’un enseignement de haut niveau. Pour tenter de résoudre certains problèmes, le ministère de tutelle a instauré un système qui permet aux établissements de chaque ville et territoire de travailler en synergie à travers une conférence de l’ESURS afin de trouver et/ou proposer certaines solutions. Depuis quelques années, la conférence des établissements de la ville de Beni, dans la province du Nord – Kivu essaie tant soit peu d’adopter des stratégies pour se conformer aux réglementations et instruction académiques de la RDC. L’une de ces stratégies qui a connu un succès durant les trois dernières années, consiste à l’organisation d’une collation collective des grades académiques pour toutes les institutions membres de cette conférence. Opération très bénéfique pour les différents comités de gestion qui se voient épargnés des gros budgets qu’ils devraient trouver si chacun organisait la même activité pour son établissement. La collation des grades est une activité importante pour une université parce qu’au delà du fait qu’elle soit une cérémonie marquant la fin d’un cycle de formation académique, elle constitue une opportunité de visibilité de l’école, de ses produit, de sa capacité organisationnelle aussi. Une cérémonie de collation de grades doit avoir une forme et un fond c’est – à – dire il faut lui trouver un contenu pertinent qui puisse tracer l’impact de l’université sur son environnement et ses perspectives. Même si sur le plan de l’esthétique les choses se passent souvent de la même manière, elles doivent différer dans le contenu pour marquer la différence entre établissements. Parce qu’il faut laisser chacun organiser son festin selon qu’il lui semble bon, pourvu que son plaisir s’y retrouve, la conférence de l’ESURS que préside le professeur SINDANI KOMANDA mérite qu’on lui jette des fleurs pour le succès incontestable de la cérémonie marquant la fin de l’année académique 2012 – 2013. Certes, c’est une façon intéressante pour les responsables académiques de diminuer le coût relatif à l’organisation de l’activité mais aussi l’image de tous les établissements de la ville était mise en valeur. Le souhait de la jeunesse congolaise est de voir le gouvernement venir au chevet des universités en leurs allouant des subsides et quelques exonérations des taxes pour favoriser le développement de l’éducation nationale.

Innocent Bora


Dans la peau d’un penseur en RDCongo

Conférence sur la paix a l'est de la RDC
Innocent Bora lors de l’exposé

La République démocratique du Congo, pays riche ou pays pauvre ? Difficile de faire un choix entre les deux tout simplement parce que la réalité démontre que son sol est effectivement très riche mais le peuple qui marche, dors, danse dessus est très pauvre.  Depuis prés de vingt années, la partie est de la RDC connait des atrocités qu’aucun autre État du monde n’a expérimenté avec plus de 6 millions des victimes.

A l’extérieur comme à l’intérieur du pays, les réflexions se développent pour qu’on arrive à changer cette situation désagréable en une paix durable que tous les congolais souhaitent et attendent à bras et cœur ouverts. Mais alors, jusques à quand devront-ils attendre, ces riches-pauvres congolais lorsque même les Nations unies ne sont pas à mesure de leur offrir ce pour lequel elles ont déployé une des missions les plus budgétivores et plus costaud au monde ? Cette question suscite très souvent la colère des beaucoup des congolais parce que d’habitude, les différentes réponses sont subjectivement donnée ou intentionnellement mal formulée par certains acteurs socio-politiques selon qu’il est de telle ou telle autre tendance.

Dans le souci de contribué à la formulation des réponses, nous avons présenté un exposé dans le cadre d’une journée de réflexion sur le processus de paix en RDC, organisée par l’Université du CEPROMAD au cours du mois de Février, en ville de Beni. Comme une pensée ne se construit pas pour être gardée dans une valise ou dans un tiroir, il faut donc la partagée. Le thème est ainsi libellé : « La MONUSCO face aux enjeux politiques du moment ».

Allons- y sans peur d’être fatigué parce que c’est … la lecture.

Nous estimons qu’il est essentiel d’aborder ce sous – thème après que nous ayons sondé le sens du concept de stabilisation, qui a donné naissance à l’appellation MONUSCO jadis connue sous le nom de MONUC.

MONUSCO est donc un sigle qui signifie « Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo ». Identifiée par le sigle ou symbole UN, la MONUSCO est l’organisation la plus visible sur toute l’étendue de la RDC, mais dont la mission est souvent mal ou alors moins bien connue par les congolais à tous les niveaux presque.

Etudiants, hommes politiques membres du gouvernement comme ceux de l’opposition, militaires, policiers, scientifiques, citoyens, hommes et femmes, jeunes et vieux, chacun  semble avoir sa définition du rôle que la MONUSCO est venu jouer / doit jouer en RDC, et cela, selon que l’on se trouve dans une région donnée ou dans un contexte donné. Cette connaissance insuffisante et parfois erronée du rôle de la MONUSCO lors des incidents fait que certains compatriotes, face a une situation complexe comme celle vécue à Goma en Novembre avec l’entrée du M23, et dans laquelle les congolais seraient en grande partie responsables, n’hésitent d’accuser cette Mission de l’ONU d’en être le vrai/faux responsable sans se poser la question sur sa mission et sur son mandat.

Il est surtout fréquent d’entendre les uns et les autres traiter la MONUSCO d’impartiale, de complice, de n’avoir pas défendu la population (pour n’est pas dire le territoire nationale), de n’avoir pas empêché la rébellion, les agresseurs ou les milices Mai-Mai de prendre le dessus sur l’armée régulière. C’est comme si la MONUSCO est venu pratiquement remplacer les institutions locale, l’armée nationale et la police, les services de sécurité intérieur et extérieur. En bref, assurer l’intangibilité des frontières et l’intégrité territoriale voire s’occuper de ce qui touche la souveraineté de la RDC.

Mais, rares sont les discours développés dans le sens, par exemple, de remercier la MONUSCO par la voie des médias ou alors de la féliciter pour avoir intervenu seule ou aux cotés des FARDC en vu d’empêcher aux rebelles de prendre le contrôle de certaines localités et villes dites sous contrôle, soit encore de reconnaître l’apport des casques bleus dans la reconquête de x ou y localité par les forces loyalistes.

La population ignorante et sous informée, malheureusement, considère les faits tels qu’ils lui ont été présentés et procède à des conclusions qui deviennent dans la suite, des thèses irréfutables sur le rôle de la MONUSCO dans la crise qui secoue l’est de la RD Congo.

Toute cette confusion est très souvent liée à la mauvaise interprétation du rôle de cette mission à différents niveaux. N’est – il pas dit : « lorsque l’on n’a pas ce que l’on veut, on prend ce que l’on a » ?

L’information étant un besoin permanent pour l’homme et qui doit trouver satisfaction même avant qu’il ne soit exprimé, le devoir revient plutôt à la MONUSCO par le canal de ses différents services de mettre régulièrement ces informations à la portée du public de manière à diminuer le territoire de la rumeur au sein de la population.

Quant à nous, le but est de partager la réflexion sur ce que nous pensons être réellement le rôle de cette mission de l’ONU partant du concept qui porte l’essentiel même du contenu de sa mission en RDC avant de toucher les enjeux politiques du moment.

Son rôle

Ainsi, comme nous l’avons signalé à l’attaque de notre exposé, le concept qui définit clairement le rôle de la MONUSCO c’est celui de STABILISATION.

Stabiliser signifie rendre stable ou encore équilibrer, arrimer, consolider, fixer, immobiliser, bloquer, figer. La Stabilisation est donc l’action de stabiliser, d’équilibrer, d’immobiliser, d’arrimer, de bloquer l’évolution d’une situation.

En considérant seulement cette définition, nous réalisons que la stabilisation ne consiste pas à mettre fin à un mouvement, à un conflit ou à une guerre, mais elle consiste plutôt à empêcher ou retarder son évolution, de manière à créer un équilibre des forces qui pourra soit favoriser une nouvelle action, soit la consolider. Il peut s’agir d’un dialogue entre parties, d’un processus de paix ou encore d’un processus reconstruction et de développement.

De ce sondage du concept de stabilisation, nous pouvons facilement comprendre sans trop imaginer ce qu’est réellement le rôle ou le mandat de la MONUSCO en RDC. C’est celui d’empêcher que le conflit persiste et permettre le renforcement des conditions favorables à la paix et l’unité nationale pour un développement. Ce qui est totalement différent d’une mission d’imposition de la paix moins encore une mission de défense de l’intégrité territoriale du Congo ni de sécurisation des populations congolaises et des institutions de la république bien que la protection des civiles fasse partie de son mandat. Ce devoir revient essentiellement au gouvernement à travers ses forces armées et tous les autres services de sécurité.

La MONUSCO ne fait qu’appuyer les institutions de la RDC dans les efforts pour l’instauration de la paix et de l’autorité de l’Etat sur tout le territoire national. Quelque soit les moyens mobilisés et les stratégies utilisées, la solution aux différentes crises que connait la RDC dépend principalement de la volonté du congolais lui – même c’est – à – dire de l’élite d’abord, notamment si elle en est consciente.

De la conscience naît un esprit d’ouverture, de dialogue sincère entre fils d’une même nation, mais aussi  de partage plus ou moins équitable des richesses du pays, de respect  et de vouloir faire respecter les droits de tous, ce qui constitue un baliseur vers une vraie paix, celle souhaitée par tous les congolais.

Nous devons donc apprendre à laisser la MONUSCO exécuter son mandat tranquillement tel que lui confiée par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Notre rôle comme analyste faisant partie de cette élite au sein de la société civile est de rappeler à chacun ses responsabilités et lui demander des comptes lorsqu’il n’arrive plus à les assumer correctement. Penser que la MONUSCO est la pour faire tout, même ce que nous devrions faire mais que nous n’avons pas fait ou que nous avons mal fait, c’est vouloir maintenir le peuple congolais dans l’ignorance et ainsi lui faire croire que son malheur est provoquée par les autres. Agir de cette manière c’est pécher contre sa propre conscience et contre sa patrie.

Face aux enjeux

C’est quoi d’abord Un Enjeu ? Il s’agit de ce que l’on met en commençant à jouer et qui sera le prix du gagnant. C’est donc quelque chose que l’on peut gagner ou perdre lors d’une action.

Nous pouvons ainsi dire que les enjeux sont les objectifs à atteindre en matière de politique. En ce qui concerne la MONUSCO, sa politique n’étant pas éloignée des objectifs que poursuit le Conseil de sécurité de l’ONU par rapport à la situation qui prévaut dans la région des grands-lacs et plus particulièrement à l’est de la RDC.

Face au contexte politique actuel, la MONUSCO a encore plus à gagner qu’à perdre étant donné que l’allure et l’orientation que suivent les différents acteurs dans la démarche pour résoudre le conflit à l’est de la RDC n’est ni opposée, ni en dehors du circuit du conseil de sécurité. Nous observons certainement une implication des nouveaux acteurs dans le processus mais tous pensent que leurs efforts ne peuvent aboutir que s’ils bénéficiaient d’un mandat du conseil de sécurité qui est le patron de la MONUSCO.

Or, tous les objectifs poursuivis jusque la, que ce soit par la CIERGL, l’Union africaine ou encore la SADEC, ne visent que le rétablissement d’une paix durable en RDC et la sécurité dans la région, ce qui constitue la mission principale confiée à la MONUSCO.  Celle-ci ayant déjà élargi ses antennes sur toute l’étendue de la RDC et disposant d’une logistique suffisante sur le terrain, elle demeure un partenaire incontournable pour tout autre acteur qui voudra bien intervenir dans le but de faire asseoir une paix vu la grandeur du territoire mais aussi la multiplicité des groupes armées et milices actives dans la région.

Parlant du dialogue inter-congolais pour lequel les consultations ont commencé à Kinshasa, l’histoire politique de ce pays nous renseigne que les hommes politiques congolais n’ont jamais réussi à dialoguer sincèrement entre eux sans un médiateur international à leur coté c’est – a – dire sans qu’il y ait une pression extérieur. Le contraire ne constitue qu’une distraction pure et simple de l’opinion nationale et internationale parce que la démocratie est un concept apparemment qui n’existe pas encore dans leurs agendas politiques.

La présence de la MONUSCO, même si elle n’est plus souhaitée par une partie non négligeable des citoyens, les réalités démontrent clairement que rien de significatif n’est encore fait par nous – même congolais pour garantir la paix et la sécurité du pays une fois son mandat est fini. Il n’y a pas une administration organisée, pas d’armée organisée et capable de défendre le pays, absence des services clés et efficaces pour surveiller les mouvements à la frontière, processus démocratique très fragile, difficulté d’instaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, autant des problèmes qui laissent plus d’un observateur pessimiste sur l’opportunité d’un probable départ de la MONUSCO.

Il est donc impérieux que les responsables politiques congolais sachent se servir de cette mobilisation de la communauté internationale et régionale pour la cause du Congo afin de réorganiser son armée non seulement en l’équipant mais aussi en remettant de l’ordre dans la chaîne de commandement. C’est une responsabilité qu’on ne peut bien assumer que lorsqu’il y’a une volonté de stabiliser le pays pour l’amener vers un développement. Cela implique également une ouverture à toutes les forces politiques et un leadership fort, muni d’un potentiel intellectuel à la hauteur des défis politiques, économiques et sociaux de la Rd Congo.

Quant à la MONUSCO, elle doit savoir faire sa part à chaque étape de l’évolution de la situation dans le souci de graver dans les mémoires des congolais surtout et de l’opinion internationale qu’elle n’est pas ou n’était pas une mission inutile pour le Congo.

Innocent Bora

 


Les étudiants de la RD Congo maintiennent la pression sur le gouvernement et la MONUSCO pour mettre fin à l’avancée du M23

Le campus de l’UCBC sans étudiants

La ville de Beni, actuelle capitale de la province du Nord – Kivu vit dans la peur depuis le matin de ce 23 Novembre 2012. A la base, les medias viennent de diffuser un communiqué du collège des représentants des étudiants des toutes les universités et instituts supérieurs de la ville et du territoire de Beni  décrétant 48 heures sans université  en vue de manifester leur solidarité avec la population de Goma sous occupation de la rébellion et ainsi faire pression au gouvernement de la république pour qu’il mette les forces armées dans les meilleurs conditions qui leurs permettront de reprendre le contrôle des villes et localités abandonnées entre les mains des M23.

Toutes les portes fermees
Les portes des locaux servant des auditoires sont scellées

Pour les étudiants et une grande majorité de la population congolaise, les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ne sont pas incapables d’arrêter et de repousser les M23 en dehors du territoire national. Le problème se situe au niveau le plus élevé de l’Etat où il y a une certaine complicité étant donné que le M23 est une émanation du Congres national pour défense du peuple (CNDP), mouvement rebelle créé et dirigé par le général Laurent Nkundabatware ensuite Bosco Ntanganda avant de se muer en parti politique membre de la Majorité présidentielle, la plateforme qui a soutenu Joseph Kabila aux élections de novembre 2011.

La population refuse la guerre et demande la cessation de l'occupattion a l'est
la marche de la population féminine de Kinshasa contre l’occupation de Goma par le M23

Depuis les accords du 23 Mars 2009 signés entre le président Kabila et le général Bosco Ntanganda, chef de la branche armée du CNDP (aujourd’hui M23), le gouvernement à travers l’état – major général des FARDC a accordé des grades d’officiers supérieurs, de généraux et même le commandement de tous les régiments créés à l’est du pays aux seuls hommes issus du CNDP. Ce que les différentes structures  et organisations de la société civile ne cessaient de dénoncer comme une disposition qui favorisait la mise en application du projet de balkanisation de cette partie du pays que la population redoute parmi les objectifs principaux objectifs cachés de ce mouvement armé soutenu par le Rwanda et l’Ouganda.

Si l’on observe la facilité avec laquelle le M23 est entrain de conquérir certains espaces dans le Nord – Kivu, on dirait que tout était planifié d’avance par notre propre gouvernement parce que les officiers rebelles étaient déjà nommés commandants de leurs propres hommes dans les régiments placés sur toute la région qu’ils occupent actuellement et d’autres qui constituent leurs prochaines cibles. Un autre fait qui confirmerait ces allégations de la société civile c’est le maintien par le gouvernement des bataillons dirigés et composés d’éléments ex – CNDP sur la ligne de front pour combattre le M23, lui-même composé des éléments ex – CNDP. Penser que les membres d’une même famille, même ethnie, même village, partageant les mêmes objectifs, visant les mêmes intérêts, et ayant tous le même parrain (Rwanda)  puissent s’affrontés pour votre intérêt, national qu’il soit, cela relève de l’utopie.  Soit c’est une façon de se moquer du peuple congolais, soit c’est un manque de stratégie dû à l’absence d’un leadership compètent à la tête du pays. Comme pour renchérir cette tendance pour les autorités politiques et militaires à favoriser l’avancée et l’atteinte des objectifs de la rébellion ainsi que de ses alliés rwandais et ougandais, le magazine « IWUCI » paraissant à Bujumbura (capitale de la république du Burundi) a publié dans son dernier numéro d’octobre – novembre2012, une interview réalisée à Bunagana avec le colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23. Dans cet entretien le colonel Kazarama affirme : « ce qui facilite au M23 de conquérir les territoires sans trop se battre c’est le fait qu’au sein des FARDC nous avons nos frères, nos cousins, nos neveux avec qui nous nous entendons avant de lancer les attaques pour qu’au moment des affrontements, ces derniers abandonnent le combat en laissant derrière eux les armes et munitions ».

La protestation contre l'avancee du M23 et le silence du gouvernement

Ainsi, tout le monde sauf un extraterrestre, peut comprendre pourquoi l’armée nationale congolaise n’arrive à gagner sur terrain ou à garder pendant longtemps les espaces récupérés sous contrôle des rebelles parce que totalement infiltrée du sommet jusqu’au dernier caporal au travers des différentes mises en places effectuées par l’état – major général des forces terrestres dirigées par le général Amisi Kumba dit Tango fort (officier ex –RCD Goma, formé par le Rwanda et promu général major dans le même mouvement avant d’intégrer les FARDC après les accord de Sun city, en Afrique du sud, signés en 2003 entre le gouvernement et les factions rebelles). Tout est vu et connu des autorités. Les organisations de  droit d l’homme, la société civile voire certains membres des services de renseignement de l’armée le signalent dans leurs rapports, paraît-il, sans être entendu. Quelques jours après la prise de Goma par les rebelles, un rapport des experts de l’ONU sur la situation à l’est de la RDC vient d’être publié. Dans ce rapport, les experts révèlent que le général Amisi est impliqué dans la vente des armes aux rebelles du M23. Ce qui a amené le président de la république à le suspendre de ses fonctions de commandant des forces terrestres pour des raisons d’enquête, selon de la radio okapi. Scandale ridicule pour le pouvoir de Kabila qui semble attendre que l’ONU dénonce pour agir alors son propre peuple le dénonçait depuis des années mais il faisait semblant. Au contraire, Tango fort était devenu l’homme de confiance du président malgré les multiples trahisons contre la république depuis la rébellion de Laurent Nkudabatware jusqu’au M23. Peut – être la mission est déjà accompli… qui sait ? Goma est tombé, le M23 en position de force parce équipé en hommes de troupes et en armes lourdes par  l’état – major des forces terrestres pendant que les FARDC sont en débandade, décomposées pour ne plus être capable de quoi que ce soit. N’est – ce pas une stratégie réussie avec succès ! La suspension peut aussi signifier un repos de reconstitution après avoir accompli une si importante mission ! Laurent Nkunda, Bosco Ntangada savourent tranquillement leurs cadeaux  pour les mauvais services rendus à la RDC mais bons pour leur boss. Amisi Tango fort ne doit pas s’inquiéter non plus. Ce n’est qu’un congé.

Tous ces faits soulignés, au vu des exploits réalisés sur le terrain par le M23 en défaveur de forces loyalistes, provoquent la colère des populations de partout dans la république. Les marches de protestation sont organisées presque tous les jours dans toutes les villes par les étudiants pour demander au gouvernement issu de la majorité présidentielle et la MONUSCO  de mettre fin à cette aventure du M23. Malheureusement, ça ne se passe sans dégâts matériels et parfois humains dans certaines villes. A Kisangani, à Bukavu, à Bunia, à Kinshasa, à Butembo comme dans certaines localités, les marches sont accompagnées soit par des casses, soit par des incendies des véhicules et des bureaux du PPRD (Parti du président Joseph Kabila) et de la MP (plateforme qui compose le gouvernement), de certains locaux de la MONUSCO qu’on accuse de laisser la porte ouverte au M23 d’entrer dans la ville de Goma, mais aussi des bâtiments ou temples de l’église jésus – christ le seul sauveur (JSS) du Pasteur Jean – Marie RUNIGA qui est le président du M23.

Les étudiants de la ville de Beni ont préféré décréter « deux journées de campus sans etudiants » pour exprimer leur ralle Bole aux institutions de la république et demander qu’on boute hors du territoire national cette rébellion du M23. Toutes les universités ont répondu positivement et à l’unanimité à cet appel du collège des représentants des étudiants.

Les sites universitaires sont restés vides depuis les premières heures de la journée du 23 novembre 2012. Etudiants comme enseignants ont décidé de fermer les auditoires, les bureaux pour rester chacun a son domicile, observer les deux journées hors des campus. Comme par conscience nationale et esprit patriotique, les boutiques, les magasins et certaines entreprises  ont aussi fermé leurs portes.

C’est tout ce que la population dispose pour le moment comme moyen d’exprimer sa volonté de voir la situation s’améliorer le plus tôt possible. Attendons voir ce que le gouvernement et l’ensemble de la communauté internationale réservent comme réponse à ces messages du peuple souverain comme le dictionnaire de la démocratie le qualifie. Peut –être qu’à ce siècle, en Afrique, le peuple va faire partie des intérêts et priorités des Etats et de la fameuse communauté internationale.

Sinon, il y a risque que les puissants de ce monde qui pensent apporter des solutions à certains problèmes, changent leurs formes plutôt que les résoudre. C’est effectivement le cas actuel de la région des grands lacs où les puissances occidentales avec à la tête la grande Bretagne et les Etats Unis d’Amérique qui veulent pansé les plaies du génocide rwandais contre les tutsi en leurs fournissant des armes lourdes et munitions, de l’argent, de la couverture diplomatique et de renseignement  soit disant pour les protéger entant que minorité en danger alors qu’en réalité  c’est pour permettre aux membres de cette communauté ethnique de se venger  contre les autres ethnies considérées comme rivales ou ennemies en massacrant même les innocents qui ne connaissent rien de tout cela.

Au nom de la protection des minorités, on enregistre depuis 1996 plus de six millions de morts dues à des guerres d’agression soutenues par le Rwanda et l’Ouganda, plus de 8000 femmes et enfants violés et qui doivent demeuré dans cette vie à l’est de la RDC, des villages entiers doivent être incendiés et ses habitants contraints à vivre dans la brousses ou en exile sous les tentes, les leaders des communautés exécutés sommairement, les richesses naturelles pillées, la faune et la flore décimées…

Oh ! Qui viendra au secours de ce peuple ? Un petit geste peut faire grande chose. C’est seulement la volonté qui manque aux hommes pour changer la situation de ceux qui ont besoin de leur petit geste.

Innocent Bora


La guerre de M23 change les statuts de certaines villes du Nord – Kivu

La journée du 20 novembre 2012  était pleine d’émotions et de surprise pour la population de la province du Nord – Kivu comme pour moi – même. A ma descente de la voiture taxi au bord de laquelle j’ai pris place pour rejoindre ma famille après une semaine et demi d’absence pour des raisons d’études, de première vue, c’est le mouvement des peekep et camions de l’armée nationale (FARDC) bondés d’hommes de troupes qui nous a

une vue de la ville de Beni
le tronçon le plus fréquenté de Beni qui relie la ville a l’aeroport

ccueille au parking. Sur toutes les lèvres, on parle de la prise de la ville de Goma par les rebelles du M23 avec le soutien de l’armée Rwandaise. Il est 10 heures 30 minutes, tout le monde a l’air triste et certains s’attendent à ce que dans les heures à suivre, la ville de Beni, notre ville soit la cible de ce mouvement rebelle qui avait déjà annoncé avoir des alliés aux alentours. Le plus important réseau de téléphonie mobile (airtel) est coupé depuis la levée du soleil et la peur se lit sur les visages des passants.  Nous devons donc vite récupérer nos bagages du véhicule et se précipiter à la maison, le temps d’attendre ce qui va se passé tout en demeurant a l’écoute de l’actualité qui sera diffusée à travers la radio afin de prendre des dispositions nécessaires. J’ai même oublié d’annoncer à ma famille que je venais de soutenir avec succès mon mémoire de Master 2 dans l’une des universités de grande renommée en Afrique francophone (Université Cheikh Anta Diop de Dakar). Tout était mis en œuvre pour célébrer l’obtention du diplôme avant que le désagrément n’arrive ce matin des préparatifs. La  mauvaise nouvelle de la guerre en pleine ville de Goma où nous avons des membres de familles a gâché la cérémonie initiale transformée en tristesse. Mon Dieu, qu’est devenu l’oncle, la tente, les grands parents, les cousins, etc. Mais aussi, a quoi est-ce qu’ils nous sont utiles les 200000 hommes que compte notre armée ? Heeeein ? Quel est  est le péché que le peuple du Kivu a commis pour mériter ca et enregistrer tous ces morts causées par des guerres à répétition ? Comment expliquer que les mêmes personnes avec les mêmes alliés rwandais et Ougandais peuvent imposer a cette population de l’est de RDC un cycle de violences, une vie de panique tous les jours, un statut permanent de déplacé des guerres et de réfugiés comme si elle n’avait pas le droit de vivre tranquillement sur son territoire, faire étudié ses enfant, s’occuper de ses parents et grands parent. C’est un droit pour tout le monde de vivre en paix et en sécurité, de bénéficier de tous les avantages que lui offre son environnement surtout de la protection. Au vu et au su des 17 000 casques bleu de l’ONU et des toute la communauté internationale, certains régimes de la région des grands lacs ont le droit de déstabiliser,  de déplacer des populations entières  de leurs villages et de les faire tuer au nom d’un génocide auquel elles n’ont participé ni de près ni de loin. Plus de 15 ans d’atrocités subies, tout le monde ferme les yeux parce que les intérêts comptent plus que les vies humaines. Bon, malgré tout c’est au congolais eux-mêmes de se libérer de ce cauchemar forcé car personne ne viendra à leur secours. Seul Dieu peut le faire, à condition qu’ils le prient en esprit et en vérité. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit – on. Pendant que la population de Goma voit sa ville transformée  en capitale de la  « républiquette du M23 », celle de Beni a vu depuis hier soir,  sa ville déclarée capitale provisoire de la province du Nord –Kivu. Une forte délégation des « déplacés  institutionnels » composée des responsables des toutes les institutions provinciales avec a la tête le Vice – gouverneur, M. Felaire Rutayichirwa, est arrivée a Beni, ce mardi, 20 novembre aux environs de 18 heures, fuyant les rebelles qui venaient de prendre le contrôle de la ville ainsi que tous les symboles et édifices  qui leurs servaient comme siège. Quelques heures après leur arrivée, le chef de la délégation, le gouverneur déplacé, Rutayichirwa a tenu un point de presse pour annoncer la nouvelle et promettre que la situation sera bientôt sous contrôle et que ces rebelles ne peuvent pas arriver jusqu’à Beni. Question de rassurer la population. Et voilà de quoi le M23 et le gouvernement de la RDC sont capables de faire. Souple à s’adapter au contexte pourvu que ça leur profite mais pas à défendre et protéger la population et ses intérêts. Que ce soit pour la population ou pour les dirigeants politiques, ou encore pour la fameuse communauté internationale, chacun veut (doit) protégé «  ses intérêts ». C’est le principe apparemment. Donc,  personne n’est disposé à protéger les intérêts de l’autre, n’est-ce pas ?  On semble appeler le peuple de cette nation à se servir de l’article 15 pour sortir de cet impasse : « débrouillez – vous ». Supposons que cela arrive sous forme de printemps noir,  imaginez les conséquences !

Innocent Bora


L’insécurité fait désormais partie du quotidien de la population du Nord – Kivu

Heeeiii, les amis ! Huuum ! C‘est dur de  vivre dans notre province actuellement si tu ne mets pas ta foi en Dieu. Hier soir, vers 19 heures 30 minutes, j’ai parcouru plus d’1Km non-stop dans le but d’atteindre mon domicile en une seconde s’il m’était possible de le faire. Peine perdue ! Mais, de quoi il s’agissait en fait ? Une panique généralisée sur toutes les artères de la ville de Beni. C’était chacun pour soi et Dieu pour tous.

Alors que je rentrais paisiblement d’une visite familiale comme tous les dimanches après avoir pris part au culte d’adoration au Tout-puissant, quelle n’a pas été ma (notre) surprise ! Arrivé à un kilomètre de ma résidence située dans le quartier Masiani, à 3 km du centre commercial, des tirs de rafales en pleine centre-ville sans que personne ne sache d’où ça venait et pourquoi. Tout le monde courait dans toutes les directions comme si l’apocalypse venait d’être annoncée.

Pendant au moins 30 minutes, la peur d’attraper une balle perdue a bien envahi nos ventres, et cela, durant toute la nuit. Un seul mot des autorités politico – administratives suffisait pour calmer les esprits. Malheureusement, aucun communiqué dans ce sens, ni de l’armée ou la police, ni de l’autorité civile. Oh ! Donc, c’est la rébellion du M23 (23 mars) qui attaque la ville !

L’espoir de voir la vie reprendre son rythme normal est revenu seulement ce matin du 24 Septembre, lorsque les medias ont annoncé qu’il s’agissait d’une opération individuelle menée par un vaillant élément des forces armées de la RDC (FARDC), qui tentait de maitriser l’un de ses compagnons surpris entrain de rançonner les civiles dans un quartier de l’Est de la ville en ravissant argent, téléphone et autres biens de valeurs sous la menace de son arme. Opération qui a réussi avec succès sans faire des victimes.

Ouf ! Gloire à Dieu ! Le nombre de criminels voleurs et assassins vient de diminuer au moins d’un membre. Espérons que l’esprit patriotique et civique qui a animé le vaillant commando à agir pour le bien des citoyens, va petit à petit atteindre tout le corps de l’armée pour que la ville respire l’air de la sécurité.

Il ne se passe un seul jour sans que les habitants de Beni et des localités environnantes n’entendent de tirs en armes légères autour de leurs résidences. Le bilan de ces crépitements de balles est rarement nul. Si ce n’est pas un civil qui est abattu ou blessé, c’est sont les biens des citoyens qui sont ravis sous les menaces des armes souvent portées par des hommes en uniforme souvent identifiés par les services de sécurité et les autorités locales par le qualificatif des « personnes en tenue militaire non autrement identifiées ». Comment peut-on considérée et comprendre qu’une personne en tenue militaire (uniforme officielle de l’armée nationale) soit non autrement identifiée ? Ce que même la logistique des forces armées n’est pas contrôlée.

Impuissante, la population ne sait à qui se confier pour se mettre à l’abri de tous ces dangers. Lorsque la nuit tombe, tout le monde s’attend à tout. En un mois, 3 civiles ont été sauvagement tués sans que les auteurs ne soient arrêtés : le préfet d’une école secondaire de Mbau (15 km) abattu le 14 septembre ; une femme du quartier Paida (Est de la ville) étranglée par son fils (un ex-combattant), le 19 septembre ; et une fille de 16 ans tuée au début de ce mois, à Lume (40 km), après avoir été violée par ses assassins.

Le seul espoir reste la prière faite le soir en famille avant d’aller au lit parce que le plus grand chapitre de cette séance consiste à chasser et anéantir, au nom de Jésus-Christ, tous les démons qui peuvent déranger la quiétude de la famille. Le plus permanent étant celui de vol suivi de viol et assassinat. Dieu de paix, tourne un peu ton regard vers l’Est de la RDC, s’il  te plait !