L’insécurité fait désormais partie du quotidien de la population du Nord – Kivu

25 septembre 2012

L’insécurité fait désormais partie du quotidien de la population du Nord – Kivu

Heeeiii, les amis ! Huuum ! C‘est dur de  vivre dans notre province actuellement si tu ne mets pas ta foi en Dieu. Hier soir, vers 19 heures 30 minutes, j’ai parcouru plus d’1Km non-stop dans le but d’atteindre mon domicile en une seconde s’il m’était possible de le faire. Peine perdue ! Mais, de quoi il s’agissait en fait ? Une panique généralisée sur toutes les artères de la ville de Beni. C’était chacun pour soi et Dieu pour tous.

Alors que je rentrais paisiblement d’une visite familiale comme tous les dimanches après avoir pris part au culte d’adoration au Tout-puissant, quelle n’a pas été ma (notre) surprise ! Arrivé à un kilomètre de ma résidence située dans le quartier Masiani, à 3 km du centre commercial, des tirs de rafales en pleine centre-ville sans que personne ne sache d’où ça venait et pourquoi. Tout le monde courait dans toutes les directions comme si l’apocalypse venait d’être annoncée.

Pendant au moins 30 minutes, la peur d’attraper une balle perdue a bien envahi nos ventres, et cela, durant toute la nuit. Un seul mot des autorités politico – administratives suffisait pour calmer les esprits. Malheureusement, aucun communiqué dans ce sens, ni de l’armée ou la police, ni de l’autorité civile. Oh ! Donc, c’est la rébellion du M23 (23 mars) qui attaque la ville !

L’espoir de voir la vie reprendre son rythme normal est revenu seulement ce matin du 24 Septembre, lorsque les medias ont annoncé qu’il s’agissait d’une opération individuelle menée par un vaillant élément des forces armées de la RDC (FARDC), qui tentait de maitriser l’un de ses compagnons surpris entrain de rançonner les civiles dans un quartier de l’Est de la ville en ravissant argent, téléphone et autres biens de valeurs sous la menace de son arme. Opération qui a réussi avec succès sans faire des victimes.

Ouf ! Gloire à Dieu ! Le nombre de criminels voleurs et assassins vient de diminuer au moins d’un membre. Espérons que l’esprit patriotique et civique qui a animé le vaillant commando à agir pour le bien des citoyens, va petit à petit atteindre tout le corps de l’armée pour que la ville respire l’air de la sécurité.

Il ne se passe un seul jour sans que les habitants de Beni et des localités environnantes n’entendent de tirs en armes légères autour de leurs résidences. Le bilan de ces crépitements de balles est rarement nul. Si ce n’est pas un civil qui est abattu ou blessé, c’est sont les biens des citoyens qui sont ravis sous les menaces des armes souvent portées par des hommes en uniforme souvent identifiés par les services de sécurité et les autorités locales par le qualificatif des « personnes en tenue militaire non autrement identifiées ». Comment peut-on considérée et comprendre qu’une personne en tenue militaire (uniforme officielle de l’armée nationale) soit non autrement identifiée ? Ce que même la logistique des forces armées n’est pas contrôlée.

Impuissante, la population ne sait à qui se confier pour se mettre à l’abri de tous ces dangers. Lorsque la nuit tombe, tout le monde s’attend à tout. En un mois, 3 civiles ont été sauvagement tués sans que les auteurs ne soient arrêtés : le préfet d’une école secondaire de Mbau (15 km) abattu le 14 septembre ; une femme du quartier Paida (Est de la ville) étranglée par son fils (un ex-combattant), le 19 septembre ; et une fille de 16 ans tuée au début de ce mois, à Lume (40 km), après avoir été violée par ses assassins.

Le seul espoir reste la prière faite le soir en famille avant d’aller au lit parce que le plus grand chapitre de cette séance consiste à chasser et anéantir, au nom de Jésus-Christ, tous les démons qui peuvent déranger la quiétude de la famille. Le plus permanent étant celui de vol suivi de viol et assassinat. Dieu de paix, tourne un peu ton regard vers l’Est de la RDC, s’il  te plait !

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