Les étudiants de la RD Congo maintiennent la pression sur le gouvernement et la MONUSCO pour mettre fin à l’avancée du M23
La ville de Beni, actuelle capitale de la province du Nord – Kivu vit dans la peur depuis le matin de ce 23 Novembre 2012. A la base, les medias viennent de diffuser un communiqué du collège des représentants des étudiants des toutes les universités et instituts supérieurs de la ville et du territoire de Beni décrétant 48 heures sans université en vue de manifester leur solidarité avec la population de Goma sous occupation de la rébellion et ainsi faire pression au gouvernement de la république pour qu’il mette les forces armées dans les meilleurs conditions qui leurs permettront de reprendre le contrôle des villes et localités abandonnées entre les mains des M23.
Pour les étudiants et une grande majorité de la population congolaise, les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ne sont pas incapables d’arrêter et de repousser les M23 en dehors du territoire national. Le problème se situe au niveau le plus élevé de l’Etat où il y a une certaine complicité étant donné que le M23 est une émanation du Congres national pour défense du peuple (CNDP), mouvement rebelle créé et dirigé par le général Laurent Nkundabatware ensuite Bosco Ntanganda avant de se muer en parti politique membre de la Majorité présidentielle, la plateforme qui a soutenu Joseph Kabila aux élections de novembre 2011.
Depuis les accords du 23 Mars 2009 signés entre le président Kabila et le général Bosco Ntanganda, chef de la branche armée du CNDP (aujourd’hui M23), le gouvernement à travers l’état – major général des FARDC a accordé des grades d’officiers supérieurs, de généraux et même le commandement de tous les régiments créés à l’est du pays aux seuls hommes issus du CNDP. Ce que les différentes structures et organisations de la société civile ne cessaient de dénoncer comme une disposition qui favorisait la mise en application du projet de balkanisation de cette partie du pays que la population redoute parmi les objectifs principaux objectifs cachés de ce mouvement armé soutenu par le Rwanda et l’Ouganda.
Si l’on observe la facilité avec laquelle le M23 est entrain de conquérir certains espaces dans le Nord – Kivu, on dirait que tout était planifié d’avance par notre propre gouvernement parce que les officiers rebelles étaient déjà nommés commandants de leurs propres hommes dans les régiments placés sur toute la région qu’ils occupent actuellement et d’autres qui constituent leurs prochaines cibles. Un autre fait qui confirmerait ces allégations de la société civile c’est le maintien par le gouvernement des bataillons dirigés et composés d’éléments ex – CNDP sur la ligne de front pour combattre le M23, lui-même composé des éléments ex – CNDP. Penser que les membres d’une même famille, même ethnie, même village, partageant les mêmes objectifs, visant les mêmes intérêts, et ayant tous le même parrain (Rwanda) puissent s’affrontés pour votre intérêt, national qu’il soit, cela relève de l’utopie. Soit c’est une façon de se moquer du peuple congolais, soit c’est un manque de stratégie dû à l’absence d’un leadership compètent à la tête du pays. Comme pour renchérir cette tendance pour les autorités politiques et militaires à favoriser l’avancée et l’atteinte des objectifs de la rébellion ainsi que de ses alliés rwandais et ougandais, le magazine « IWUCI » paraissant à Bujumbura (capitale de la république du Burundi) a publié dans son dernier numéro d’octobre – novembre2012, une interview réalisée à Bunagana avec le colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23. Dans cet entretien le colonel Kazarama affirme : « ce qui facilite au M23 de conquérir les territoires sans trop se battre c’est le fait qu’au sein des FARDC nous avons nos frères, nos cousins, nos neveux avec qui nous nous entendons avant de lancer les attaques pour qu’au moment des affrontements, ces derniers abandonnent le combat en laissant derrière eux les armes et munitions ».
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